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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/32

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LES ŒILLETS


Il est midi, la chaleur est accablante. On ne sait où le canon vient de tonner. Dans l’air ébranlé par l’explosion, les odeurs caustiques de la ville sont devenues plus violentes ; on sent plus fortement l’ail, l’huile d’olive, le vin et la poussière chaude.

Le bruit de la journée méridionale, couvert par celui du canon, s’est appuyé pour un instant sur les pavés brûlants ; puis, s’élevant de nouveau au-dessus des rues, il s’est écoulé vers la mer en un large fleuve aux ondes troubles.

La ville est bariolée, allègre et éclatante, comme une chasuble richement brodée ; dans ses cris, son agitation et ses gémissements passe, tel un hymne sacré,