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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/54

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CONTES D’ITALIE

la patrie absorbe avec avidité tout le mal ambiant.

Chez nous, en Calabre, avant de s’en aller au delà de l’Océan, les jeunes gens se marient ; peut-être est-ce pour approfondir encore l’amour pour la patrie par l’amour pour la femme ; car la femme attire tout autant que la patrie et rien ne préserve mieux l’exilé que l’amour, qui le pousse à revenir au pays, dans les bras de sa bien-aimée.

Mais les unions de ces gens que la misère condamne à l’exil sont presque toujours les prologues de drames atroces de la vengeance et de la fatalité.

Voici une tragédie qui s’est déroulée, il y a peu de temps, à Senerchia, commune située sur les contreforts des Apennins.

Pour prendre à son début cette histoire, simple et terrible comme un récit biblique, il faut remonter à cinq ans en arrière.