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Page:Gorki - Contes d Italie.djvu/76

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CONTES D’ITALIE

la veille du mariage, le vieux Giovanni, chez qui j’avais souvent travaillé, me parla sans desserrer les dents ni enlever sa pipe de sa bouche, car il ne s’agissait que d’une bagatelle :

— Hugo, tu devrais nettoyer la vieille étable des moutons et étendre de la paille. Quoiqu’elle soit sèche et que les moutons n’y aient pas passé plus d’une année, il te faut pourtant la nettoyer si tu veux y habiter avec Ida !

Ainsi, nous avions une maison !

Je travaillais, je chantais, j’arrangeais notre demeure. Constancio, le menuisier, se montra sur le seuil de sa porte et demanda :

— C’est ici que tu demeureras avec Ida ? Et où est votre lit ? Quand tu auras fini, tu viendras chez moi et tu en prendras un, celui que j’ai de trop.

Et comme j’allais chez lui, Maria, la boutiquière, si prompte à la colère, me cria :

— Ils se marient, ces malheureux, et ils n’ont ni draps ni oreillers, ni rien de rien ! Tu