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Page:Gourmont - Un cœur virginal, 1907.djvu/90

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UN CŒUR VIRGINAL

Cela ne m’amuserait pas, d’ailleurs. Les anges, mon père les met dans ses tableaux. Moi j’aime mieux être une femme. Est-ce que vous aimeriez un ange ?

M. Hervart riait aussi. Il expliqua cependant que les jeunes filles avaient droit à ce titre délicieux d’anges, à cause de leur innocence…

— Quand on aime, est-on encore innocent ?

— On ne l’est pas longtemps, si on l’est encore.

Ils ne purent en dire davantage. Ils étaient revenus près du ruisseau, et ils apercevaient M. des Boys qui montrait son domaine à deux messieurs inconnus, dont l’un semblait de son âge, dont l’autre était un homme d’une trentaine d’années.