Aller au contenu

Page:Gourmont - Une nuit au Luxembourg, 1906.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grettai pareillement. Voilà deux maîtres pour les hommes et plus près des hommes que moi-même.

Je me souviens de l’une des propositions de Spinoza : « Chacun désire ou repousse nécessairement, d’après les lois de sa nature, ce qu’il juge bon ou mauvais. » Ce qui veut dire : chacun désire naturellement être heureux. Grande naïveté, grande vérité : il n’y a pas d’autre philosophie, il n’y a pas d’autre méthode. La vertu, c’est d’être heureux.

Ils sont donc bien méchants, ceux d’entre vous qui, détenant le pouvoir, c’est-à-dire la force, en usent pour interdire aux hommes l’accès de la route qui leur déplaît à eux-mêmes ? Quoi ! j’aurais usé de mon pouvoir pour détromper Cécile dont les baisers innocents étaient des prières, dont la vie était une promenade heureuse vers le martyre et vers