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Page:Gourmont - Une nuit au Luxembourg, 1906.djvu/73

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ÉLISE

Je vous aime, mon ami. Mais rendez-moi ma main, que j’assemble ces fleurs pour la fête de nos cœurs. Écoutons notre maître et soyons sages.

Je laissai retomber la main d’Élise, après l’avoir baisée encore une fois. Un sourire très doux me remercia et je vis, sous la robe blanche, le sein de mon amie se gonfler d’amour.

La petite, lasse d’avoir couru, s’était assise sur une chaise basse et elle appuyait sa tête sur les genoux de sa compagne qui, distraitement, jouait avec ses cheveux blonds. Mon maître, les yeux sur ce tableau charmant, où il semblait puiser de l’émotion, se taisait.