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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/122

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dat, dit à ses camarades : La citadelle est à nous, suivez-moi. Il jette avec force sa lance sur les ruines de la tour, se déshabille, franchit les eaux à la nage, reprend son arme et monte à l’assaut. Son exemple est imité d’une foule de soldats dont deux périssent entraînés par le courant ; tous gravissent à sa suite. Les assiégés accablés de douleur, le sont plus encore de honte d’être vaincus par une troupe de soldats, tous nus et dirigés par un Nègre. Ce fait très-vrai paroîtra invraisemblable à la postérité, dit l’historien Gobellin[1] qui mérite, ainsi que le P. Tuzii[2], le reproche d’avoir tu le nom de ce valeureux Africain, auquel on dut la conquête de la citadelle.

  1. V. Pii secundi, pontificis maximi, commentarii, etc., a Joan. Gobellino compositi, etc., in-4o, Roma 1584, lib. v, p. 259 ; et lib. xii, p. 575 et seq. On prétend que ces commentaires ont été composés par Pie II lui-même, et que Gobellin n’a été que prête-nom.
  2. V. Memorie istoriche massimamente sacre della citta di Sora, dal padr. Fr. Tuzii, in-4o, Roma 1727, part. II, lib. VI, p. 116 et seq.