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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/151

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On ne peut dire de quelle nation étoit cet homme-là, ni combien de temps resta chez lui Angelo, qui est mort depuis douze ans ; cette notice a été rédigée dernièrement d’après le récit de ses amis. Seulement on sait qu’après un assez long séjour, le maître lui annonça son dessein de le transporter dans une contrée, où il seroit mieux. Mmadi-Maké en fut très-content ; la maîtresse se sépara de lui avec regret ; on s’embarque, on arrive à Messine ; il est conduit dans la maison d’une dame opulente qui, à ce qu’il paroît, s’attendoit à le recevoir ; elle le traite avec beaucoup de bonté, lui donne un instituteur pour lui enseigner la langue du pays, qu’il apprend avec facilité : sa bonhomie lui concilie l’affection des nombreux domestiques, parmi lesquels il distingue une Négresse, nommée Angelina, à cause de sa douceur, et de ses bons procédés envers lui. Il tombe dangereusement malade ; la marquise, sa maîtresse, a pour lui tous les soins d’une mère, au point qu’elle veille près de lui une partie des nuits. Les médecins les plus habiles sont appelés ; son lit est entouré d’une foule de personnes qui attendent ses