Aller au contenu

Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/153

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

demande fut combattue par la tendresse de la marquise envers Angelo ; elle céda enfin à des considérations d’intérêt et de prudence qui lui conseilloient de faire ce présent au général. Que de larmes elle versa, en se séparant du petit Nègre qui entroit avec répugnance au service d’un nouveau maître !

Les fonctions du prince étoient incompatibles avec une longue résidence dans cette contrée ; il aimoit Angelo, mais son genre de vie, et peut-être l’esprit de ce temps-là, furent cause qu’il prit très-peu de soin de son éducation. Angelo devenoit sauvage et colère ; il passoit ses jours dans le désœuvrement, dans les jeux d’enfans. Un vieux maître d’hôtel du prince, connoissant son bon cœur et ses excellentes dispositions, malgré son étourderie, lui donna un instituteur, sous lequel Angelo apprit, dans l’espace de dix-sept jours, à écrire l’allemand : la tendre affection de l’enfant, ses progrès rapides dans toutes les branches d’instruction, récompensèrent le bon vieillard de ses soins.

Ainsi grandit Angelo dans la maison du prince. Il étoit de tous ses voyages, parta-