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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/174

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cane ; où quand il a dîné, un héraut annonce qu’alors les autres potentats du monde peuvent dîner à leur tour. Ce n’est qu’un barbare, ce roi de Kakongo qui, réunissant tous les pouvoirs, juge toutes les causes, avale une coupe de vin de palmier à chaque sentence qu’il prononce, sans quoi elle seroit illégale, et termine quelquefois cinquante procès dans une séance[1]. Mais ils furent aussi barbares les ancêtres des Blancs civilisés ; comparez la Russie du quinzième siècle, et celle du dix-neuvième.

On vient d’établir que dans les régions africaines, il est des États où l’art social a fait des progrès. De nouvelles preuves vont élever cette vérité jusqu’à l’évidence.

Les Foulahs, dont le royaume est d’environ soixante myriamètres de longueur, sur trente-neuf de largeur, ont des villes assez populeuses. Temboo, la capitale, a sept mille habitans ; l’Islamisme, en y répandant ses erreurs, y a introduit des livres, la plupart concernant la religion et la jurisprudence. Temboo, Laby, et presque toutes les

  1. V. Hist. de Loango, etc.