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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/204

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œuvres ont eu quatre éditions. De même on a vu quelques-uns de ces Africains, que l’iniquité voue au mépris, franchir tous les obstacles que cette situation leur opposoit, et cultiver leur raison. Plusieurs sont entrés comme écrivains dans la carrière littéraire.

Lorsqu’en 1787, Toderini publia trois volumes sur la littérature des Turcs[1], beaucoup de personnes qui doutoient s’ils en avoient une, furent étonnées d’apprendre que Constantinople possède treize bibliothèques publiques. La surprise sera-t-elle moindre à l’annonce d’ouvrages composés par des Nègres et des Mulâtres ? Parmi ceux-ci, je pourrois nommer Castaing, qui a montré du talent poétique, ses pièces ornent divers recueils ; Barbaud-Royer, Boisrond, l’auteur du Précis des Gémissemens des Sang-mêlés[2] ; Milscent, qui dans un de ses écrits a pris le nom de Michel Mina, tous Mulâtres des Antilles ; et Julien Raymond,

  1. Letteratura turchesca dell’ abate Giambatista Toderini, 3 vol. in-8o, Venezia 1787.
  2. Par P. M. C. Sang-mêlé, in-8o, chez Baudoin.