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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/223

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carte de cette baie et de la côte. Lislet indique les objets d’échange à porter, les ressources qu’elle présente, et qui s’accroîteroient, dit-il, si, au lieu de fomenter des guerres entre les indigènes pour avoir des esclaves, on encourageoit leur industrie par l’espérance d’un commerce avantageux. Les notions qu’il donne sur les mœurs des Madecasses, sont très-curieuses. Ses descriptions annoncent un homme versé dans la botanique, la physique, la géologie, l’astronomie ; cependant jamais il n’est venu sur le continent pour cultiver ses goûts et acquérir des connoissances ; il a lutté contre les obstacles que lui opposoient les préjugés du pays. On peut raisonnablement présumer qu’il eût fait plus, si dès sa jeunesse amené en Europe, vivant dans l’atmosphère des savans, il eût trouvé autour de lui les moyens qui peuvent si puissamment stimuler la curiosité et féconder le génie.

Je tiens de quelqu’un qui étoit de l’expédition du capitaine Baudin, que Lislet ayant formé à l’Île-de-France une société des sciences, quelques Blancs ont refusé d’en être membres, uniquement parce qu’un Noir