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Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/278

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Jefferson, qui semble n’accorder qu’à regret des talens aux Nègres, même à Phillis Wheatley, prétend que les héros de la Dunciade sont des divinités comparativement à cette muse africaine[1]. Si l’on vouloit chicaner, on diroit qu’à une assertion, il suffit d’opposer une assertion contraire ; on interjetteroit appel au jugement du public, qui s’est manifesté en accueillant d’une manière distinguée les poésies de Phillis Wheatley. Mais une réfutation plus directe, c’est d’en extraire quelques morceaux qui donneront une idée de ses talens.

C’est sans doute la lecture d’Horace qui lui a suggéré de débuter, comme lui, par une pièce à Mécène[2] dont les poëtes payèrent la protection par des flatteries. Leur bassesse fit oublier la sienne, comme Auguste, par l’emploi des mêmes moyens, fit oublier les horreurs du triumvirat.

    Boston, du 8 octobre 1805 : il a connu le docteur Peter.

  1. V. Notes on Virginia, etc.
  2. V. Poems on various subjects religions and moral, by Phillis Wheatley, negro servant, etc., in-8o, London 1773 ; et in-12, Walpole 1802.