Page:Grégoire - De la littérature des nègres.djvu/37

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Les philosophes ne s’accordent pas à fixer quelle partie du corps humain doit être réputée le siége de la pensée et des affections. Descartes, Harthley, Buffon offrent chacun leurs systèmes. Cependant, comme la plupart le placent dans le cerveau, on a voulu en conclure que les plus grands cerveaux étoient les plus richement dotés en talens, et que les Nègres l’ayant plus petit que les Blancs, devoient leur être inférieurs. Cette assertion est détruite par des observations récentes ; car divers oiseaux ont proportionnément le cerveau plus volumineux que celui de l’homme.

Cuvier ne veut pas que l’on mesure la portée de l’intelligence sur le volume du cerveau, mais sur celui de la partie du cerveau nommée les hémisphères, qui augmente ou diminue, dit-il, dans la même mesure que les facultés intellectuelles de tous les êtres dont se compose le règne animal. Mais Cuvier, modeste comme tous les vrais savans, ne propose sans doute cette idée que comme une conjecture ; car pour tirer une conséquence affirmative, ne faudroit-il pas que nous connussions mieux les rapports de l’homme, son