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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/108

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LES GAÎTÉS D’UN PANTALON


quitteras la tienne que munie de mon autorisation verbale et maternelle. J’ai dit !

François s’aplatit et roula sous le lit.

Mme Cayon, irritée, arriva d’un pas saccadé, heurtant le plancher d’une pantoufle autoritaire. Elle s’installa dans un fauteuil et feignit de raccommoder des bas, besogne ingrate entre toutes. Mais du coin de l’œil, par l’huis entre-bâillé, elle surveillait sa fille avec perspicacité.

Celle-ci tremblait, sous son jeune sein son cœur bondissait. Le souvenir de François abandonné aux W.-C. la torturait de remords. La crainte de voir le charbonnier surgir, noir et mécontent, la tenaillait.

Elle pencha la tête à gauche et aperçut, tout contre, au pied du lit, dans la chambre de sa mère, la face même de François.

Elle tressaillit et tourna le nez vers la droite. Les traits charbonneux de Joseph émergeaient de dessous la courte-pointe :

— Vou…grrri !… Passe-moi ma culotte !

Presque épouvantée, elle se rejeta en arrière,