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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/124

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LES GAÎTÉS D’UN PANTALON


lets ornés de poils multiples et des pieds mamelonnés d’œils-de-perdrix.

C’était Joseph, mais François ignorait ce détail.

Le premier, l’Arverne reconquit son sang-froid. La lippe tordue en un sourire amène, les paupières plissées, les reins cambrés, le poing sur la hanche, il salua :

— J’ suis l’ père de la petite !

François se tranquillisa un peu. Cependant, un doute vrilla sa curiosité, tandis qu’il fixait avec intensité les genoux de l’inconnu.

— Pourquoi qu’ vous êtes pas noir partout ?

Honteux, Joseph s’excusa :

— Ça viendra… y a qu’ deux ans que j’ suis dans l’ métier.

Cet aveu ouvrit au fiancé des horizons nouveaux :

— V’s’ êtes charbonnier… Je devine ça, moi.

Et soudain méprisant à l’égard de l’amie :

— M’avait jamais dit ça, la p’tite coquine… ça fait rien, j’ suis pas vaniteux.