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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/14

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LES GAÎTÉS D’UN PANTALON


nel de lui avoir donné une fille. Le doute était impossible, l’histoire du drame était écrite en hiérogliphes charbonneux, sur la robe de Léa ; on y lisait tous les mouvements du séducteur.

La mère, outrée, se précipita et souleva la jupe rose. Encore hélas ! le pauvre petit pantalon, jadis blanc, paraissait remonter de la cave.

Léa n’avait jamais cru à la Providence ; mais en cette occasion elle fut contrainte d’admettre l’existence d’une justice supérieure qui se chargeait de dévoiler à sa mère les turpitudes de sa conduite désordonnée.

Elle voulut s’enfuir, mais, avant d’opérer cette retraite stratégique, deux soufflets retentirent en fanfare dans le silence de la nuit.

— Va ! hurla Mme Cayon, tu n’es plus ma fille, Je te renie !… Je te savais évaporée, mais je ne t’aurais jamais crue capable de te rouler dans l’ordure en compagnie d’un charbonnier !

Un éclair de compréhension traversa l’esprit de Léa. Devant sa glace, elle oublia les gifles et se sourit :