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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/167

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MATERNELLE PRÉVOYANCE

Léa rougit :

— Voui m’man… J’ prendrai Çois-Çois comme ami, i’ paiera la toilette et Gros Ligot, la croûte.

Traîtresse, elle bondit en avant et cria :

— J’ vas les prévenir !

Déjà elle était au rez-de-chaussée. En trois sauts de lapin, elle fut à l’intérieur de l’échoppe.

Joseph livrait des chacs, mais François, sans culotte, dormait toujours sur l’anthracite.

Du bout des doigts, elle lui chatouilla l’épigastre :

— Çois-Çois !

Il ouvrit les yeux, sa bouche amère proféra un juron, puis, dressé sur son séant, il réclama :

— Mon grimpant !

La jeune fille eut une moue gentille :

— T’inquiète pas, pisqu’y a rien d’dans… T’as tout sur toi.

Sérieuse, elle l’avertit :

— À partir d’aujourd’hui, t’es mon amant et Joseph mon mari. C’est m’man qui l’ veut comme ça.