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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/36

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LES GAÎTÉS D’UN PANTALON

Distinguant une ombre floue, il ouvrit ses bras amoureux, en gazouillant :

— C’est moi, mon ange !

Ils roulèrent dans l’anthracite, pour goûter au doux baiser.

Mais le charbonnier accourait, une lanterne à la main.

Ce fut un spectacle pitoyable que celui auquel il assista. La vénérable dame, le cotillon désemparé, les cheveux épars, le visage noir, repoussait mollement un diable aussi noir qu’elle, et dont la frénésie était manifeste.

À cette vue on se récria, même Léa, jalouse de la préférence accordée à sa mère par son ami de la première heure.

Le jeune homme s’enfuit, apeuré ; Léa le poursuivit et Mme Cayon, la rougeur de son front cachée par ses courts cheveux, partit à son tour.

Tous trois débouchèrent dans la rue et là n’osèrent plus se regarder ; une amertume indescriptible leur montait aux lèvres.