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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/41

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EN FAMILLE


avaient reconquis une mine agréable. Le chignon de Mme Cayon se trouvait rétabli en sa stricte harmonie ; les chouchettes de Léa frisotaient gaiement et sa robe verdâtre soutachée d’écarlate accentuait la blancheur de son teint.

On parla politique, François avoua être pour la réunion des partis ; Léa sourit parce que justement elle pensait à cela et Mme Cayon approuva sans grande certitude.

En un mot l’atmosphère était pacifiée, de beaux jours s’annonçaient, avant le mariage.

Tranquillisée, la digne dame quitta ses enfants pour rejoindre son fourneau où s’élaborait le pot-au-feu bi-hebdomadaire.

Léa se pendit au col de l’ami et l’embrassa sur le coin de la bouche, à petits coups. Elle rappela :

— Alors tu payes le champagne ?

Il se pinça l’extrémité du nez. Évidemment, sa bonne volonté, c’était indiscutable, sa bourse seule l’inquiétait. Léa devina son angoisse :

— T’as pas d’ pognon ?