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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/69

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CHIMÈRES ET RÉALITÉS


jusqu’à la fange d’un charbonnier libidineux et érotique.

Léa s’étonna un peu ; elle eut une délicieuse petite moue des lèvres et sourit d’une façon angélique.

— C’est pas d’ ma faute !

Mme Cayon sentit toute sa colère se fondre en une douce compassion :

— Ma pauvre petite !… Enfin, il te reste peut-être quelque chose de ta blancheur immaculée…

La jeune fille songea enfin à se regarder ; elle comprit et une rougeur de mécontentement envahit ses joues.

— V’là que j’ vais être obligée de m’ laver !

Maussade, elle remonta le drap et coula un œil curieux dans la direction de sa mère.

Celle-ci, effondrée dans un fauteuil jurait percevoir dans ses veines la congélation lente de son sang.

— Je vais mourir !… Tu m’ fais trop d’ chagrin.

— T’exagère, m’man… t’es encore si jeune !

— Tu me conduis au tombeau.