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Page:Grand’Halte - Les gaités d’un pantalon, 1921.djvu/78

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LES GAÎTÉS D’UN PANTALON


culaire et le crâne appuyé au tuyau de l’appareil britannique.

À ses pieds gisait le litre vide, entouré d’un certain nombre de mégots.

Dans leur lit, Mme Cayon et sa fille n’eurent pas un sommeil paisible. La première se rappelait, avec amertume, l’insulte infligée à son arrière-train dénudé. La seconde, nerveuse, un doigt sur les lèvres, cherchait à percer le mystère du pantalon de velours découvert dans sa chambre.

Si Mme Cayon se releva, le lendemain matin, relativement dispose, Léa, par contre, présenta des paupières bleuies et un cerne de bistre descendant presqu’au milieu des joues.

En ce masque décomposé, on reconnaissait le doigt de la Providence, qui sait punir les petites filles peu sages.

La mère eut pitié :

— Pauvre chère enfant, cet affreux charbonnier t’a épuisée. Repose-toi jusqu’à midi, l’ouvrage se passera de tes doigts débiles.

Elle sourit tristement et sa jolie tête, casquée