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Page:Grande Encyclopédie XXIV.djvu/600

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■ XI,

tacheté. La Hue habite lea buta plateau al tel montagnea de l’Asie centrale et orientale, depuis la s. de la Sibérie el le Cachemire jusqu’à la Mongolie et la Cochinchine, deai endant raremenl a humus de z.000 ou 3.000 m. au-deaau du niveau de la mer. Il ii aolitaire ou par pairie, au milieu dea taillis de bouleau et de pins, ne sortant <|ue la nuit pour chercher sa oourriture qoi consiste en mousses, eu herbes el en fouillée îles plantée <I<’S montagnes. Il est d’une agilité extrême, el la sûreté deaon pied lui permet de se mouvoir avec aisance et rapidité au milieu (les précipices les l’Ius dangereux. La substance odorante désignée sou le nom de musc, et qui est l’unique motif qui pousse l’homme à chasser l’animal dans les régions presque inaccessibles où il se tient, est la sécrétion d’une glande qui n’existe que chez le mâle. Cette glande a la forme d’un sac du volume d’une petite orange ou d’une mandarine, situé sous la peau de l’abdomen et dont l’orifice débouche en avant de celui de l’organe génital. La sécrétion est d’un brun chocolat, d’uni, consistance huileuse quand elle est fraîche, devenant dure, cassante el granuleuse parla dessiccation.. près avoir tué l’animal, les chasseurs enlèvent la glande entière avec son contenu et la font sécher. C’est sous cette forme brute qu’ils la vendent sur les marchés de la Chine ou de l’Inde, d’où ce produit est transporté en Europe et dans le monde entier pour servir aux usages pharmaceutiques, car on ne s’en sert plus guère en guise de parfum, au moins dans les pays civilisés de l’Occident. E. Tbouessart. II. Chimie. — Quant à sa composition chimique, qui n’a pu, bien entendu, être déterminée qu’après la mort de l’animal, elle est la suivante :

Graisse ,

Cholestérine î

Sels solubles combinés à la matière animale particulière 36,5

Hésine amère 5

Extrait alcoolique, acide lactique ",."> Ammoniaque combinée à l’acide lactique et à l’eau. • .'>.’■ Sable 0,4

Certains composés chimiques, tels que les amandes amères, le soufre doré d’antimoine, possèdent la propriété curieuse et précieuse, en certains cas, de pouvoir détruire l’odeur si persistante du musc.

Préparation artificielle du musc. — Tout récemment, M. A. l !aur observa qu’en traitant l’isobutyltoluène par un mélange d’acide nitrique et d’acide sulfurique on obtient un produit cristallise possédant une odeur de musc extrêmement prononcée, et cette réaction est devenue le point de départ d’une fabrication industrielle de musc artificiel. L’isobutyltoluène. préparé d’aprèsla méthode de MM.Friedel et Craft, se compose d’un mélange du dérivé meta avec une petite quantité du dérivé para dont on peut isoler facilement le premier par une série de distillations fractionnées. En introduisant cet hydrocarbure dans cinq fois son poids d’un mélange d’acide nitrique fumant et d’acide sulfurique monohydraté, et chauffant pendant vingt-quatre heures au hain-marie, on obtient un mélange de dérives nitrés contenant principalement le dérivé trinîtré. Kn retraiiant ce nitrodérivé impur une seconde fois par le mélange nitrosulfurique, on obtient le trinitrobutyltoluène à l’état de pureté. Cristallisé dans l’alcool, il formede belles aiguilles blanches, fusibles à 96°, insolubles dans l’eau, solubles dans l’alcool, l’éther et les autres dissolvants usuels. L’analyse conduit à la formule C 6 H(CH 8 ) C 4 H 9 (AzO*) 8 . Des dissolutions, même excessivement diluées de ce corps, ont une odeur musquée extrêmement prononcée, et le nouveau corps parait être appelé a remplacer le mue naturel dans beaucoup de ses applications en parfumerie. Il est évidemment absolument différent du principe odorant du musc naturel, ou l’analyse n’a jamais trouve de dérivé trinitré. Le musc artificiel ne possède pas de propriétés toxiques ; des lapins ont pu absorber plusieurs décigrainmes par injection sous-culaiiee. et plusieurs p par l’estomac, tani maaontir aôenn malaise. Lea hooode l’isobutyltoluène s,- comportent comme ce d,rnier et fournissent également des dérivés trinhréa doués d’une forte odeur musquée comme risobutylméUxyUoe. . Kl II. EL.

III. Thérapeutique. — On connaît aujourd’hui un /, un musc végétai el un musc art

d’origine synthétique. — Le musc animal (V. elle s Zoologie) se trouve dans l’industrie sous deux formes : musc en vessie, e.-a-d. encore enfermé dans la poche qui l’a produit et que l’on a détachée sur l’animal, et musc hors vessie, autrement dit en grumeaux bruns noirâtres correspondant au produit retiré de la poche. Ce dernier est d’une valeur bien moindre, étant donnée lu facilité avec laquelle il est mélangé, par les intermédiaires, de substances étrangères b-s plus hétéroclites : sang desséché, marc de café, tabac a priser, noir animal, etc. Il est prudent de ne choisir que du musc en poche, sau cependant se croire encore, pour i l’abri de toute supercherie : certaines poches, an effet. sont ouvertes sur le coté, vidées de leur contenu que l’on remplace par un des ingrédients susnommés, pu gnensement cousues ; d’autres sont vidées par l’orifice excréteur, au moyen d’une curette fine ; d’autr mises à macérer dans l’alcool ou dans l’eau, qui dissolvent une partie de leurs principes odorants. — On distingue dans le commerce plusieurs sortes de musc en poche. La plus estimée, devenue très rare, est le musc de Nankin., la première qualité, parmi les sortes réellement commerciales, est le musc du Tonkin, expédié habituellement par la voie de Canton. Il est en poche bombée, couverte de poils blanchâtres très courts, et munie d’une ouverture généralement excentrique, quelquefois obturée par un bouchon de papier gris. Cette sorte dépasse le prix de 2.000 fr. le kilogr.. et chaque poche fournit en moyenne de 40 à 4-’) gr. de musc hors vessie. Après elle, vient le musc du Yunnan. importé en France depuis quelques années, le musc d’Assam ou du Bengale, enfin le musc Kabardin ou de Russie : cette dernière sorte, la plus inférieure de toutes, est recueillie en Sibérie et s’expédie surtout en Allemagne.

La poudre de musc renferme une forte proportion d’eau, un peu d’ammoniaque due à un commencement de putréfaction, de la cholestérine (o °/oK une huile volatile, une résine amère (S ° „). un acide particulier (acide du musc de Buchner) et une proportion variable de sels de chaux et d’ammoniaque (lactates). Cette poudre est soluble aux trois quarts dans l’eau chaude, et presque totalement dans l’alcool et l’éther ; on a constaté depuis longtemps que l’évaporation, la dissémination de son parfum, ne lui faisaient perdre, même au bout de longues années, aucun poids appréciable.

Le musc a tenu autrefois une place considérable dans les pharmacopées anciennes, et, au xvi" siècle. Salomon Albertus estimait que, sans le musc, la médecine ne serait pas possible. On l’emplovait dans une foule de maladies, mais principalement pour combattre les crises nerveuses. concurremment avec toutes les odeurs pénétrantes en général, depuis Vota feetida jusqu’à la plume grillée. Tins récemment. f.tillen le préconisait contre le délire des fièvres, où ses effets calmants lui semblaient aussi efficaces que ceux de l’opium lui-même. Récamier le vantait dans les pneumonies avec délire et dans les lièvres typhoïdes à forme ataxo-adynamique. En Russie, on l’a préconisé contre la coqueluche, tn realite, le musc est un stimulant et un antispasmodique non sans valeur. A haute dose, il peut provoquer des vomissements et des vertiges. 11 stimule, dit-on, les fonctions génitales et jouirait de propriétés emménagogues. On le prescrit, soit en poudre, sous forma de pilules de m eentigr. (3 a 30 par joui i, soit en teinture du Codex au 1 10 (10 à 20 gouttes dans une potion), ou plus souvent dans un lavement, il est à peu près uni-