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SA CERNES — SA NETTE

sez florissante : fabr. de chapeaux, do faïence et surtout de tomettes pour le carrelage des maisons (30 fabriques ; 100 millions de tomettes par an). — Salernes appartint successivement aux maisons de Castellane et de Pontevès et fut érigé en marquisat en 1053 en faveur de François de Galléan, seigneur des Issarts. J. Marchand.

SALERS. Ch.-l. de cant. du dép. du Cantal, arr. de Mauriac ; 907 hab. Bâti à 918-930 m. d’alt. sur une terrasse de basalte, dans une position superbe, au-dessus de la vallée de la Maronne, en face du Puy-Violent (4.594 m.), dernière grande cime du puissant massif volcanique du Cantal. Salers, renommée, au point de vue agricole, par sa belle race de bœufs rouges et par ses grands fromages dits cabécons, mériterait une vraie célébrité pour ses vieilles constructions féo dales, aussi bien conservées qu’à Nuremberg. C’est un ravissant décor des xv e et xvi e siècles, planté par l’art, respecté par le temps, dans un des plus beaux sites de la France. Ses vieilles maisons de basalte et de trachyte, noires et grises, aux fenêtres à meneaux, aux portails blasonnés et aux tourelles encorbellées, ses grandes tours de la Martille, de l’Horloge sont trop délaissées par les artistes , les archéologues et les touristes.

Bibi.. : De I.anove, Voyage aux volcans de la France, dans Tour du monde, 1866, l" r sein., pp. 7U-S2. SALES. Com. du dép. de la Haute-Savoie, arr. d’Annecy, cant. de Rumilly ; 735 hab.

SALES (Saint François de) (V. François de Sales). SALES (Nouis, comte de), né au château de Brens, en Chablais, le 3 juil. 1377, mort au château de Brens en 1654. Il était le frère de saint François de Sales et de Jean François, qui succéda comme évêque de Genève à saint François. Il fit ses études au collège d’Annecy, puis le président Antoine Favre l’emmena en Italie. Revenu en Savoie à la mort de son père (1600), il épousa Philiberte de Pingon. Lieutenant du duc de Savoie àMontmélian, il se démit de cette charge. Il préserva Annecy d’une invasion espagnole, puis la défendit avec honneur contre Nouis XIII en 1630. Il rentra ensuite dans la retraite, et, en 1637, partagea ses biens entre ses fils pour ne plus songer qu’à son salut. Sa piété, la pureté de ses mœurs, sa droiture étaient renommées. Il avait un certain mérite comme poète français. — Son fils, Charles Auguste, fut évèque de Genève. — Un autre, Charles, commandeur de Malte, fut gouverneur de Saint Christophe aux Antilles, d’abord pour l’ordre, ensuite pour louis XIV.

Bihl. : Abbé de Uauteville, l’Origine et l’Histoire de la maison de Sales. — Père Bufiier, Vie du comte de Sales ; Paris, 1708 et 1773, in-12.

SALES (Jean-Claude Deusi.e de), polygraphe français (V. Delisle).

SALES (Paul-François, comte de), né à Annecy le 17 nov. 1778, mort à Thorens le 26 août 1850. Petit-neveu de saint François de Sales, il fut page à la cour de Victor-Amédée III, puis secrétaire intime de ce prince et de Charles -Emmanuel IV. Après l’abdication de ce dernier (I7 !)(S), il se retira dans sa terre de Thorens. En 1814, il reprit du service comme capitaine dans l’armée sarde, puis comme major de cavalerie. A Vienne, il travailla à obtenir la reconstitution intégrale de la Savoie. Il était l’un des aides de camp de Wellington à Waterloo. Secrétaire d’ambassade à Paris, ministre à La Haye, à Berlin, à Saint-Pétersbourg, il revint à Thorens en 1829. Mais à la fin de cette même année, il fut envoyé comme ministre à Paris, où il fut très bien accueilli par la duchesse d’Orléans. Après 1830, il conseilla à son maître une alliance avec Nouis Philippe. Rentré définitivement à Thorens en 1836, il s’y donna tout entier au progrès de l’agriculture, qui l’avait toujours préoccupé, fit du bien autour de lui, restaura, en 1840, Sallanches détruite par un incendie. Il av ?it une piété ardente, héréditaire dans sa famille. SALESCHES. Com. du dép. du Nord, arr. d’Avesnes, cant. E. du Quesnoy ; 576 hab. Stat. du chem. du 1er du Nord.

SALÉSIENS d’Annecy (V. Missionnaires i>e Saint-François de Sales, t. XXIII, p. 1128).

SALETTE-Fallavaux (La). Com. du dép. de l’Isère, arr. de Grenoble, cant. de Corps ; 546 hab. Sa population se répartit entre trois villages ; la Salelte (ait., 1 .050 m.), délaissée avec son église paroissiale ; fallavaux (ait., 1.100 m.), enfin Notre-Dame de la Salelte à 1.804 m. d’alt. où le sanctuaire nouveau est devenu le vrai centre communal.

Apparition et pèlerinage. — Na Salette-Fallavaux, lient une place considérable dans l’histoire des miracles contemporains, correspondant à un chapitre fort intéressant de l’histoire religieuse de notre génération et de notre pays, Ne 19 sept. 1846, deux enfants de ce village, Mélanie Matthieu, âgée de quatorze ans, et Eirmin Giraud, âgé de onze ans, qui se trouvaient sur les pentes de la montagne, aperçurent, s’avançant vers eux, une belle dame, vêtue d’une splendide robe jaune, où étaient brodés en noir les instruments de la Passion. Ses deux mains, ramenées à la hauteur de la ceinture, étaient couvertes, comme par un manchon, par la draperie repliée des larges manches de la robe. Sa tête était ornée d’un haut chapeau en forme de pain de sucre, dont la partie inférieure, garnie d’angles d’or ou dorés, fort aigus, figurait les rayons dressés d’une couronne. La Dame s’adressa aux deux enfants, parlant le patois du pays aussi facilement que le français, et elle leur dit beaucoup de choses. Voici les plus importantes : « La main de mon Fils est lourde ; et je n’ai plus la force de la retenir ; elle s’appesantira sur mon peuple... Ils vont à la boucherie comme des chiens ; ils jurent comme des charretiers... Quand les petits garçons vont à la messe, ils mettent des cailloux dans leurs poches, pour les jeter aux petites filles. Les filles se font porter à manger à la danse... Il va venir une grande famine ; mais avant que la famine vienne, les petits enfants seront pris de tremblement et mourront. Les pommes de terre pourriront, et tout le blé sera mangé par les bêtes. » Finalement, elle leur confia un message qui ne devait être remis qu’au pape.

Le récit des enfants ayant provoqué une vive émotion dans le pays, l’autorité ecclésiastique intervint. Mélanie et Firmin furent remis à sœur Thècle, supérieure du couvent de la Providence. L’abbé Rousselot, vicaire général du diocèse, fut chargé des informations. Il parvint à se faire confier ce qui était réservé au pape. Ce secret fut transmis à Rome, sur un papier soigneusement scellé ; il n’a jamais été publié. — Au mois de juil. 1847, Mgr Philibert de Bruillard, évèque de Grenoble, ordonna une enquête canonique, qui fut dirigée par l’abbé Rousselot. La notoriété de cette procédure mit en mouvement toutes les âmes prédisposéesà l’attente des messagescélestes. Chaque mois augmenta le nombre de ceux qui allaient visiter les lieux de l’apparition et puiser de l’eau à une source voisine, née des larmes de la Mère de Dieu. Il est vraisemblable que cette eau dut opérer des guérisons parmi les croyants. Le rapport sur l’enquête fut déposé en 18’<8. Il concluait à la réalité de l’apparition miraculeuse. L’année suivante, un mandement de l’évêquede Grenoble l’annonça officiellement. Dès lors, les pèlerins abondèrent. Cependant cette foi rencontrait des contradicteurs, non seulement parmi les profanes, mais parmi les membres du clergé. On critiquait la manière dont l’enquête avait été conduite, et on contestait les conclusions auxquelles elle avait abouti. Des articles de journaux et des brochures saisirent le publie de la question. L’abbé Rousselot répondit par un mémoire intitulé Nouveaux documents sur le fait de la Salette, où il relatait des miracles récemment opérés par l’eau de la source. Mais il ne parvint point à convertir les incrédules. Deux années après (1852), l’abbé Deléon, ancien curé de Villeurbanne, publia sous le pseu-