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Page:Grandville - Cent Proverbes, 1845.djvu/465

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UN BARBIER RASE L’AUTRE

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Le théâtre représente une rue de Séville ; — une boutique peinte en bleu, — vitrage en plomb, — trois palettes en l’air, — l’œil dans la main. — Sur l’enseigne Ces mots : (Consilio manuque. Figaro, barbier.)



F IGARO, continuant un monologue commencé
Le grand jour est venu, mon enfant. Si tu réussis, tu plantes là ta trousse et ton cuir anglais ; tu deviens le valet d’un grand d’Espagne, son valet favori, autant vaut dire son maître. Si tu échoues, tu n’es qu’un pauvre sot, et tu restes barbier comme devant. Le caprice d’un amoureux, la fantaisie d’une petite fille prisonnière, la surveillance plus ou moins active de son vieux geôlier, toutes choses auxquelles tu ne peux rien, décideront aujourd’hui de ton sort… J’oubliais le bon vouloir de la police, qui, nonobstant sa paresse