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Page:Grandville - Cent Proverbes, 1845.djvu/502

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392.
LA FIN COURONNE L’ŒUVRE;

— Il me vient une idée, s’écria la première Tête.

— Voyons, dirent les deux autres.

— Il y a une lacune dans notre livre.

— Laquelle ?

— Récapitulez tous les proverbes ; ne voyez-vous pas ce qui leur manque ?

— Quoi donc ?

— Un proverbe sanscrit.

— Parbleu, vous avez raison ; mais vous n’apercevez pas une lacune bien plus importante encore ?

— Ma foi, non.

— Relisez la liste des proverbes. Outre le proverbe sanscrit, que leur manque-t-il ?

— Je l’ignore.

— Un proverbe persan.

— Le proverbe sanscrit est bien plus important ; regardez comme celui-ci est joli : « La simplicité plaît à la grandeur ; la paille attire le diamant. »

— Pour la grâce et la fraîcheur rien ne vaut le proverbe persan ; tenez, que pensez-vous de celui-là : « Pour chaque rose, une abeille et un frelon ? »

— Il faut consacrer les dernières pages qui nous restent au proverbe sanscrit ; cela donnera du poids à notre livre.

— Présentons au lecteur en finissant l’odorant bouquet de la sagesse persane ; elle laissera son parfum dans tous les esprits.

— Je tiens pour le sanscrit.

— Je ne démordrai pas du persan.

— Messieurs, reprit la Tête qui avait parlé la troisième, il me semble, sauf meilleur avis, que votre prétention est