— Il me vient une idée, s’écria la première Tête.
— Voyons, dirent les deux autres.
— Il y a une lacune dans notre livre.
— Laquelle ?
— Récapitulez tous les proverbes ; ne voyez-vous pas ce qui leur manque ?
— Quoi donc ?
— Un proverbe sanscrit.
— Parbleu, vous avez raison ; mais vous n’apercevez pas une lacune bien plus importante encore ?
— Ma foi, non.
— Relisez la liste des proverbes. Outre le proverbe sanscrit, que leur manque-t-il ?
— Je l’ignore.
— Un proverbe persan.
— Le proverbe sanscrit est bien plus important ; regardez comme celui-ci est joli : « La simplicité plaît à la grandeur ; la paille attire le diamant. »
— Pour la grâce et la fraîcheur rien ne vaut le proverbe persan ; tenez, que pensez-vous de celui-là : « Pour chaque rose, une abeille et un frelon ? »
— Il faut consacrer les dernières pages qui nous restent au proverbe sanscrit ; cela donnera du poids à notre livre.
— Présentons au lecteur en finissant l’odorant bouquet de la sagesse persane ; elle laissera son parfum dans tous les esprits.
— Je tiens pour le sanscrit.
— Je ne démordrai pas du persan.
— Messieurs, reprit la Tête qui avait parlé la troisième, il me semble, sauf meilleur avis, que votre prétention est