Eh bien, veux-tu en faire l’épreuve ?
Volontiers. (A part.) Moi, le printemps, je ne serais pas fâché de m’ôter quelques hivers.
Apportez un peignoir. (Au Printemps.) Et vous, placez-vous là.
Le Printemps se place au milieu du théâtre ; on lui met un peignoir sur la tête, de manière qu’il se trouve complètement enveloppé. — Le sorcier prend un flacon dont il verse le contenu sur la tête du Printemps.
- Bientôt, par cette eau merveilleuse,
- Toutes rides disparaîtront,
- Et les fleurs de l’enfance heureuse
- Vont renaître sur votre front.
- C’est singulier, sur ma parole,
- Comme cette eau me rafraîchit !
- Je crois que je r’tourne à l’école,
- Et que tout en moi rajeunit !…
- Oui, croyez-moi, l’âge s’efface,
- Le vieillard disparaît déjà,
- Et que voyons-nous à sa place ?…
Montrant un bébé qu’il tire de dessous le peignoir et tout à fait ressemblant de figure et de costume au printemps.
- (ter.) pas plus haut qu’ ça !… Un p’tit bonhomm’,
- (ter.) pas plus haut qu’ ça ! Un p’tit bonhomm’,
Vous savez, c’est une blague ! je ne suis pas rajeuni du tout !
Comment, vous revoilà, vous ?
Ah ! vous êtes gentil !… vous me faites descendre dans un égout ! j’en suis tout disloqué, je n’ai plus ni pieds ni pattes.
Allons, donnez-moi la main !
Il l’aide à sortir.
Eh bien ! elle est propre, votre eau de jeunesse !