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Page:Grangé et Millaud - Les hannetons.pdf/63

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GRABUGE.

A droite, alignement !

PITOU.

Ça z’y est !

GRABUGE.

Portez armes !

PITOU.

Ça z’y est !

GRABUGE, désignant le Printemps.

Pitou ! arrêtez monsieur !

PITOU.

Ça z’y est !

LE PRINTEMPS.

M’arrêter, moi ! Pourquoi ? qu’ai-je fait ? Je proteste !… voilà deux fois qu’on m’arrête aujourd’hui ; messieurs les hommes d’armes, je proteste, qu’on me donne des juges !

GRABUGE.

Que vous êtes un scélérat, n’est-ce pas, Pitou ?

PITOU.

Un scélérat… oui, sergent !

GRABUGE.

Que vous avez séduit madame Pontauchoux.

PITOU.

Elle est blanchisseuse, comme vot’ sœur, sergent.

GRABUGE.

Silence, fusilier !

PITOU.

Ça z’y est !

LE PRINTEMPS.

C’est trop fort ! à la fin, je me rebiffe ! Je ne suis pas un inconnu, je suis le Printemps… lâchez-moi !

GRABUGE, changeant de ton.

Imbécile, reconnais-moi donc !… Je suis ton hanneton.

LE PRINTEMPS.

Ah bah ! mon hanneton ! tu m’as fait une peur !…

GRABUGE.

La lune rousse t’attend, les petits pois t’appellent pour pouvoir pousser, et les melons réclament leur père.

LE PRINTEMPS.

Chers petits melons ! chers enfants ! je me décide… Je te suis, mais d’abord…

TOUS.

D’abord ?…

LE PRINTEMPS.

Il faut prendre congé de l’aimable société. Y sommes-nous ?