Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La propagande dans les réunions électorales, comme toute notre propagande en général, du reste, ne doit pas s’attendre à des résultats immédiats. Ce que nous devons chercher à faire, c’est de semer les idées, forcer les cerveaux à réfléchir, en laissant au temps le soin de faire fleurir en conscience et en actes, les idées qu’il aura reçues.

Je crois donc qu’au lieu de tant appuyer sur les gens pour les amener à s’abstenir, il faudrait seulement leur expliquer parfaitement le mécanisme des institutions sociales, bien leur faire comprendre que les maux dont nous souffrons proviennent de leur fonctionnement, et leur sujétion à l’organisation économique.

Prendre ensuite chaque réforme proposée, en leur démontrant que les maux qu’elles prétendent guérir proviennent de causes qu’elles négligent, et que, en sociologie comme en médecine, ce sont les causes qu’il faut détruire pour faire disparaître les effets.

Or, quelle que soit la durée de la période électorale, il est impossible, en si peu de temps, de transformer en abstentionnistes les gens qui vous lisent ou vous écoutent.

Ce sont des semences que l’on jette en leur cerveau et qui germeront avec le temps, les circonstances et la réflexion.

Inutile de conclure à l’abstention. Qu’on leur fasse entrevoir les déceptions qui les attendent, en les engageant à se souvenir de ce qu’on leur aura indiqué, du jour où ils verront leurs espérances déçues, leurs efforts stériles.

Ils prendront conscience alors que la politique