Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ont établies pour les postes, les finances, le commerce, la navigation, les chemins de fer, ne prouvent-elles pas, par dessus tout, que c’est l’entente pacifique qui est la loi suprême ?

Les anarchistes voudraient arriver à amener les travailleurs à voir un frère en chaque travailleur, quel que soit le côté de la frontière où il est né. Déjà frères de misère, souffrant des mêmes maux, courbés sous le même joug, ils ont les mêmes intérêts à défendre ; le même idéal à poursuivre, leurs véritables ennemis ce sont ceux qui les exploitent, qui les asservissent, entravent leur développement. C’est contre leurs maîtres qu’ils doivent s’armer.




L’anarchie ne s’attarde pas aux combinaisons louches de la politique, elle professe le dédain le plus profond pour les politiciens ; les promesses des coureurs de candidature ne l’intéressent que pour en faire ressortir toute l’inanité, et s’en servir pour démontrer que l’organisation sociale ne se transformera que du jour où on s’attaquera résolument à ses vices économiques.

S’ils croient aux mensonges qu’ils débitent, les politiciens ne sont que des ignorants ou des imbéciles, car le moindre raisonnement devrait leur faire comprendre que lorsqu’on veut guérir un mal et l’empêcher de se reproduire, c’est à ses causes qu’il faut s’attaquer. S’ils mentent pertinemment, ce sont des fourbes, et, en un cas comme dans l’autre, ils trompent ceux dont ils captent la confiance par leur bagout et leurs intrigues.