Page:Grave - La Société future.djvu/127

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nient pour l’humanité ; mais il faut que les individus passent par cette période d’éducation qui les amènera progressivement à la liberté (et cette éducation, nous seuls, sommes capables de la mener à bien). »

« Aux débuts de la révolution, surtout, c’est là, qu’il faudra un pouvoir fort. Ne faudra-t-il pas régler la consommation selon la production de chacun afin d’éviter le déficit ? Ne faudra-t-il pas établir une limite à la liberté de chaque individu, afin que les plus forts n’empiètent pas sur les plus faibles ? (Vous ne vous faites pas du tout l’idée de ce que c’est que diriger un peuple !) »

Et voilà prouvée l’utilité d’une période transitoire et d’un gouvernement. Ce n’est pas plus malin que cela.


Pour ce qui est des réformes préconisées par les bourgeois, même par ceux qui sont sincères, nous savons qu’elles sont impuissantes et que, par conséquent, attendre leur réalisation, ça équivaudrait au fameux : attendez-moi sous l’orme ! Il n’y a donc qu’à passer outre leur argumentation.

Mais pour ce qui est des arguments de ces soi-disant révolutionnaires qui se font déjà conservateurs avant d’être au pouvoir et prétendent limiter l’évolution pour assurer « leur révolution », cela nous force à remarquer qu’il faut qu’ils s’en fassent une drôle d’idée, de cette révolution économique qu’ils prêchent… en théorie. Leur raisonnement nous prouve que leurs conceptions ne dépassent pas la moyenne d’une révolution politique. Ce sont des politiciens mais non des socialistes. Et cela nous expli-