Page:Grave - La Société future.djvu/224

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sociale actuelle, ils déclarent ces faits des « lois naturelles, » c’est-à-dire des faits découlant de lois physiques naturelles, ou résultant de la nature même de l’homme.

Ces faits qu’ils prennent ne sont que des effets de l’organisation sociale vicieuse que nous subissons ; eux, en font des causes, ils n’ont pas de peine à démontrer que, supprimés, ils ne tarderaient pas à se reproduire — puisque, les véritables causes, ils les mettent hors discussion. — Et, une fois cette inéluctabilité admise, sinon prouvée par eux, les voilà partis à faire pivoter tout leur système autour de ces « lois naturelles » si désinvoltement décrétées, de par leur propre autorité.

Si l’on ne discute pas les faits sur lesquels ils basent leurs raisonnements, si l’on accepte leurs prémisses, leurs conclusions semblent absolument logiques ; mais, si l’on dissèque leurs pseudo- « lois naturelles », on a vite fait de s’apercevoir que le point de départ de leur raisonnement est faux, que ce qu’ils veulent nous faire prendre pour des lois inéluctables ne sont que les conséquences d’un état social vicieux, mal équilibré, basé sur la violation des véritables « lois naturelles ». Alors, tout leur échafaudage de mensonges s’écroule, ne laissant debout que leur ignorance, leur vanité et leur mauvaise foi.

Nous allons voir qu’il n’en est pas autrement pour la « valeur » dont ils ont fait le pivot de leurs relations, de leur commerce, de leurs échanges.


« Créer de la valeur », disent-ils, « est le premier phénomène naturel que nous rencontrons au seuil de