Page:Grave - La Société future.djvu/243

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la société actuelle, l’encombrement des magasins produit la pauvreté et le chômage pour les producteurs, nous nous demandons quelles complications pourraient surgir de toutes ces causes de perturbation.

Et nous arrivons alors à cette alternative citée plus haut : ou bien forcer les individus à dépenser leurs « bons de travail » ou bien détruire les produits non réclamés, ou bien en faire une distribution gratuite aux « nécessiteux » ! — Rétablissement de l’assistance publique, alors ?

Mais les collectivistes affirment que leurs commissions de statistique n’auraient aucun pouvoir pour imposer leurs décisions ? — Il faudrait donc qu’elles acceptent de barboter dans le gâchis qui découlerait de leur tentative d’organisation, qu’elles laissent se produire le chômage qui résulterait de l’encombrement des produits, ou bien alors qu’elles passent par dessus les règles qu’elles auraient elles-mêmes établies, ou bien encore qu’elles fassent appel à la bonne volonté des individus ?

Pourquoi leur nier, alors, le droit et la faculté de s’orienter eux-mêmes, au gré des circonstances ?

C’est ici que, malgré toutes les dénégations, nous voyons poindre le rôle de ces fameuses commissions de statistique. Elles réglementeraient les heures de travail en fixant à chacun le temps qu’il devrait fournir à la collectivité ; elles réglementeraient la production en indiquant à chacun ce qu’il devrait produire ; il n’y a que la consommation : nous voyons bien comment on la limiterait, mais non comment on la balancerait avec la production. Dans une société semblable, l’individu se trouverait limité dans tous ses actes, à chaque mouvement il se casserait le nez contre