Page:Grave - La Société future.djvu/304

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sensé, au lieu de chercher à se définir un idéal d’affranchissement et de bonheur pour la race humaine, n’aurait plus qu’à chercher dans le néant le seul remède aux regrets cuisants qu’il éprouverait de voir les hommes retourner en arrière.

Si, du désaccord, il en résultait la construction de deux bâtiments au lieu d’un, personne ne songerait à s’en plaindre. Et il y aurait cet avantage : chacun des groupes ayant à cœur de prouver la supériorité du plan auquel il se serait rallié, rivaliserait de zèle pour en parfaire l’exécution. L’amour-propre, ici, pousserait les individus à déployer tout leur savoir-faire, toute leur bonne volonté pour mener à bien l’œuvre à laquelle ils se seraient attachés. Nous trouvons donc encore ici, un stimulant de la bonne volonté des individus, que les défenseurs de l’autorité affirment ne devoir résider que dans la crainte du châtiment ou l’appât du gain.


Pour la division du travail dans les groupes, nous avons vu que chacun des individus rechercherait les groupes où il pourrait donner l’essor à ses facultés, et, en s’associant, ils s’instruiront mutuellement de la part de besogne à laquelle ils entendront s’adonner plus spécialement ; chaque individu ne recherchera donc que ceux dont les goûts à telle besogne ne pourront que faciliter sa tâche et non la lui disputer. S’il s’agit de la construction d’une machine, par exemple, celui qui aura spécialement des goûts pour l’ajustage, s’il peut faire tout l’ajustage lui-même, ne demandera à s’associer qu’avec des forgerons, des fondeurs, etc. Si l’importance du travail exige le travail de plusieurs ajusteurs, forgerons, fondeurs ou autres, c’est tou-