Page:Grave - La Société future.djvu/352

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Nous l’avons vu, en anarchie, il y a bien une association d’individus combinant leurs efforts en vue d’arriver à la plus grande somme de jouissances possible, mais il n’y a pas de société telle qu’on l’entend actuellement, venant se résumer en une série d’institutions qui agissent au nom de tous. Impossible donc d’attribuer l’enfant à une entité qui n’existe pas d’une façon tangible. La question de l’enfant appartenant à la société se trouve donc tout naturellement écartée.

D’un autre côté, il peut arriver que des individus ne veuillent pas se charger de leur progéniture, cela se produit dans la société actuelle, sous l’influence de conditions économiques, mais cela se comprendrait moins lorsque les individus n’auront plus à compter avec cette question, d’autant plus que l’amour des jeunes est un sentiment naturellement répandu chez tous les êtres animés, chez les êtres sexués les plus inférieurs, jusque chez les poissons. Mais enfin cela se peut produire encore, il faut en tenir compte.

D’autre part, l’amour a différentes façons de se manifester, les parents peuvent aimer leur progéniture à leur manière et d’une façon nuisible à l’enfant. Pourquoi celui-ci serait-il pour eux une propriété, et devrait-il subir une autorité qui serait nuisible à son développement intégral ?

En naissant, il apporte son droit à l’existence, sa faiblesse n’infirme en rien ce droit primordial, puisque ce stade d’impuissance est une des phases commune à tous les êtres de l’espèce humaine, et se retrouve chez toutes, ce stade se prolongeant d’autant plus que l’espèce est plus développée. Ce n’est donc pas une raison suffisante pour qu’il devienne la chose