Page:Grave - Le Mouvement libertaire sous la IIIe République.djvu/228

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monnayeurs sans qu’il fût molesté le moins du monde, il n’y avait plus à douter.

Au congrès anarchiste de Paris, en 1913, j’avais voulu faire expulser Mauricius comme mouchard, mais les camarades de province, qui ne connaissait pas le type, furent de son côté. — Faure, alors proposa que si Mauricius n’était pas expulsé, c’est nous qui nous retirerions, tenant le congrès ailleurs. Ce qui fut fait. Sur le moment, je ne compris pas que, en fait, c’était nous qui étions expulsés.

Au cours de la guerre, Faure repêcha mieux encore Mauricius, en le prenant comme secrétaire de son journal Ce qu’il faut dire.

Lui aussi, était-ce par manque de réflexion qu’il avait agi ainsi au congrès ? Son dernier geste envers Mauricius ne semble pas l’indiquer.

En parlant d’Armand, j’ai nommé un certain Kibaltchiche. Cet individu avait habité la Belgique, et m’avait envoyé quelques correspondances sous la signature de Le Rétif. Mais, par la suite, ces correspondances me devenaient suspectes par leur teneur, je les jetai au panier.

À quelques temps de là, les journaux nous apprirent que des anarchistes s’étaient présentés, armés de bombes, chez un riche commerçant, menaçant de le faire sauter, s’il ne leur délivrait pas la forte somme. J’ai oublié le montant de la somme. Il semble me rappeler qu’au cours de l’affaire une bonne fut blessée.

Pour faire voir que c’était bien un acte de propagande, les agresseurs se fendirent de quelque argent en faveur de certains des journaux existants. Une quarantaine de francs fut offerte au Bureau de Correspondance International qui publiait un « Bulletin » à Londres, et que celui-ci refusa ne voulant pas s’associer avec des malfaiteurs. Aux Temps Nouveaux, ils adressèrent par la poste une vingtaine de francs que je ne pus refuser n’ayant pas l’adresse des envoyeurs. J’offris de les rendre à la victime qui me dit de les garder.

La victime de l’attentat, — je l’appris plus tard — sans