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Page:Grave - Les Aventures de Nono.djvu/139

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chements qui se dégageaient de ses leçons, nul doute qu’il n’eût obtenu une haute place, de grands honneurs et de gros appointements.

Mais, absorbé par sa passion favorite, l’étude, il s’occupait fort peu de ces mesquineries. Il était ravi lorsqu'il avait pu classer quelque espèce nouvelle, ou lorsqu’il venait de découvrir de quelque insecte un trait de mœurs ignoré.

Plus d’une fois, au cours de ses leçons, il lui arrivait d’émettre des aperçus nouveaux qu’il tirait de ses études pour les appliquer à la vie sociale, ce qui, le plus souvent, allait à l’encontre des théories que faisaient enseigner les hommes au pouvoir.

Botanicus était loin de faire cela par esprit d’opposition. À vrai dire, le plus souvent, il émettait ses idées, les plus subversives, sans se douter qu’il formulât une critique contre la société dans laquelle il vivait ; mais elles n’en étaient que plus terribles par leur vérité scientifique. Aussi, places, honneurs et gros émoluments allaient à des collègues moins savants, dont la science était plutôt faite de leçons