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Page:Grave - Les Aventures de Nono.djvu/267

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Et Nono songeait que ces pauvres diables n’avaient jamais quatre sous vaillants dans leur poche.

Seuls, les deux ou trois que Nono avait remarqués protestaient, demandant pourquoi il ne serait pas possible de vivre comme les Autonomiens alors que l’on consentait bien à travailler quatorze heures par jour, pour un salaire dérisoire.

— Parce que l’on y est forcé, répliquaient les autres.

— Vous savez bien qu’il y en a qui naissent fatigués, répondit une fois le bel esprit de la bande.

Et tous d’éclater de rire.

Parfois, Nono essayait de répondre, mais le plus souvent, devant l’ignorance et la bêtise de ces gens qui croient résoudre une question par un trait d’esprit, il se taisait, jugeant inutiles les meilleures raisons. Il se réservait pour ses trois favoris ; alors, là, c’étaient des conversations, des discussions qui n’en finissaient plus, surtout les jours de liberté.