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Page:Grave - Les Aventures de Nono.djvu/58

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sa harangue la tête en bas, les pieds en l'air.

Mais, mes chers enfants, la mère abeille nous l'a appris, il ne faut jamais juger des choses d'après soi-même, et croire que ce que nous faisons doit servir de règle à l'univers. Et si nombre de nos orateurs, politiques ou autres, étaient forcés de faire ainsi leurs harangues, cela leur ferait peut-être descendre quelques idées dans la tête, que leur lourdeur empêche sans doute d'y monter pendant la station debout, tant leurs discours sont vides et creux.

À la vue des fruits appétissants, Nono sentit l'eau lui venir à la bouche. Mais il commençait à se former, il comprit qu'il devait, avant de s'attabler comme un goulu, remercier les carabes de leur don généreux.

— Monsieur le carabe, vous et vos camarades, êtes vraiment trop aimables, et je suis ravi de votre présent ; c'est de grand cœur que je vais manger ces fraises qui me font l'effet d'être excellentes. Mais, en vérité, je ne mérite pas tant, vous exagérez le service que je