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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/113

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Robert serrait toujours sa main, suivant, anxieux, sa pensée, ne quittant pas ses yeux :

— Ne voit-on pas souvent un homme épouser sa belle-sœur, dit-il très doucement.

— Oui, répondit rapidement la jeune femme, mais la femme est morte !

Robert protesta, très grave :

— Je vous jure qu’elle n’existe plus pour moi ! Je vous le dis franchement : je l’ai aimée quand je ne la connaissais pas… à mesure que je l’ai comprise, je me suis détaché d’elle, et elle n’a plus rien été dans ma vie.

Suzanne eut un geste d’impatience.

— Qu’en savez-vous ?… J’admets que vous l’ayiez oubliée, tandis que vous étiez loin d’elle… Vous n’aviez le souvenir que d’une personnalité vague, avec le doute de sa situation réelle… Maintenant qu’elle revient dans votre vie ; que, malgré tout, vous serez obligé de la rencontrer ; que son nom vous sera continuellement rappelé par Yvonne ou par des étrangers ; pouvez-vous, dans ces