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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/116

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véritablement aimés ; leur liaison, inconnue de tous, était déjà oubliée d’eux-mêmes.

D’un autre côté, il aimait Yvonne et Yvonne l’aimait de la sérieuse affection, sans aveuglement et sans emportement, qui fait les ménages paisibles et vraiment solides.

Devait-on sacrifier leurs certitudes de bonheur, seulement à cause de cette déplorable liaison qu’on lui pardonnerait avec toute autre femme ! Le malheureux hasard qu’il lui avait fait rencontrer la sœur de celle qu’il aimerait devait-il le condamner impitoyablement.

Vivement chagrin de ne pouvoir amener sur ses lèvres ce qui convaincrait Suzanne, dans un besoin d’expansion, il saisissait ses mains, et, penché vers elle, il lui parlait ardemment, tâchant de lui communiquer sa conviction.

— Je vous jure qu’elle ne m’est plus rien ! L’aurais-je quittée si j’avais eu un reste de tendresse ou de désir pour elle ?… Qui m’empêchait de la rejoindre ?… C’est vous, tenez,