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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/129

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C’était avec un triomphe que, les soirs de fêtes, il couvait des yeux les célébrités, les noms connus, les personnalités influentes qui se coudoyaient dans son salon, l’image lui revenant de la petite boutique de son père, rue aux Loyers, à Sens, une sombre et étroite pièce, toute en longueur, basse et misérable, dans l’humidité de laquelle, son père en calotte et sa mère en bonnet noir vendaient mélancoliquement des cahiers, des plumes et des livres de classe aux élèves du grand pensionnat Letellier, dont les hauts murs sombres encavaient de leur ombre la petite maison du papetier.

Du papier à lettres qui jaunissait, de l’encre séchée et quelques romans dévots, c’était, avec des essuie-plumes représentant des chiens de drap noir aux langues rouges, tout ce que contenait la boutique. Il en avait fallu des économies au pauvre ménage pour soutenir Georges pendant son éducation ! De bons vieux, après tout ! et, qui avaient eu la tendre discrétion de disparaître