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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/154

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Les tentures aux anciennes couleurs et aux ors pâles garnissaient seules le vaste salon dont les meubles et les tableaux avaient été enlevés, les chaises et les fauteuils les moins encombrants seulement conservés. Ainsi déserté, la pièce paraissait immense, avec le lac luisant du parquet découvert.

Mais, l’idée dont Germaine triomphait, c’étaient les angles dissimulés par d’énormes pyramides d’azalées et d’hortensias montant jusqu’au plafond ; les masses roses, bleues et blanches serrées, sans une verdure, continuant de leur fraîcheur tendre les teintes délicates des étoffes précieuses qui les touchaient.

Et, avec un rire de mépris, Germaine expliquait la peine qu’elle avait eue à faire exécuter intégralement son projet au fleuriste Simon.

— Imagine-toi qu’il voulait mélanger des camélias et des fougères !… Cela détruisait absolument l’ensemble… Tu vois cela ?… des camélias avec la raideur de leurs feuilles