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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/209

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je n’aime pas, je n’ai jamais aimé Mme Watrin, et que tout mon désir est de m’éloigner d’elle !

Suzanne haussa les épaules, exaspérée :

— Si ce n’est pas de l’amour que vous avez pour elle, qu’est-ce donc, alors ?

Robert resta un instant silencieux, se promenant machinalement, le front penché.

— Que voulez-vous ! la situation est insensée ! Voilà une femme dont j’ai été l’amant… Je la connais toute ; chacune de ses poses, chacun de ses gestes me sont familiers… sa voix a des inflexions qui sont des souvenirs pour moi. Tout ce qu’elle dit, tout ce qui m’entoure, tout ce qu’elle touche me rappelle le passé, un passé de passion et de plaisir !… Et, il faut que je reste froid, indifférent, impénétrable, sourd, aveugle ! — Tenez, continua-t-il, désignant rapidement des bibelots autour de lui, ceci, c’est moi qui le lui ai donné !… la petite montre ancienne qu’elle m’a prié de régler, hier, je la lui ai achetée, un jour où nous avions oublié