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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/240

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Un tremblement parcourut Suzanne, éperdue.

— Elle n’est pas rentrée ?… Elle n’est pas ici ?

Et, fiévreusement, elle se jeta à s’habiller, avec l’idée de courir tout de suite, elle ne savait où.

— Comment cela se peut-il ? répétait-elle. Mille pensées rapides volaient ; s’entre-croisaient dans son esprit troublé. Elle s’efforçait de se représenter la journée de la veille, qui ne lui apportait aucune explication. Elle était sortie avec Yvonne après le déjeuner et elles n’étaient rentrées que pour le dîner, après des courses et une longue séance chez la couturière ; Germaine était donc restée seule une partie de la journée. Le soir, il est vrai, elle avait remarqué l’air accablé de la jeune femme, sans y attacher d’importance, non plus qu’à sa préoccupation inusitée. Vers onze heures, la jeune femme les avait quittées, elle allait en soirée, seule comme d’habitude. Alors, quoi ? Elle allait donc retrouver un amant, fuir avec lui ?