Aller au contenu

Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’était bien là que le drame s’était passé. Sous la clarté crue du jour matinal, le lit s’avançait avec ses oreillers et les draps blafards, en désordre, maculés d’énormes taches de sang. Sur le tapis clair, d’autre sang s’étalait en larges plaques, et encore des gouttes se disséminaient, formant un chemin jusqu’à une table où l’on avait dû étaler les cadavres, dans un dernier espoir de les rappeler à la vie. Un pansement avait été essayé ; des linges tachés et chiffonnés traînaient ; et, d’une bouteille débouchée, une violente odeur phéniquée s’envolait, prenant à la gorge avec un rappel sinistre d’hôpital.

Robert et l’agent s’étaient aussi approchés. L’agent donnait des détails, très calme, avec l’habitude des drames parisiens.

— Elle était couchée sur le côté droit… Il a dû tirer pendant le sommeil de la victime. La première balle a tourné sur les côtes, la seconde a pénétré dans la région du cœur. La mort a dû être instantanée. —