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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/280

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— Bien, bien, dit rapidement Suzanne.

Et, se raidissant contre l’émotion aiguë qui la contractait à ce détail palpable de leur malheur, elle traversa vivement l’antichambre où le commissionnaire attendait, debout, le chapeau à la main, l’air indifférent.

Elle s’arrêta dans l’office.

— C’est là, n’est-ce pas ?

— Oui, madame, dans les placards du fond.

Et Pauline ouvrit les portes des armoires où le linge était empilé en hautes colonnes blanches sur les planches de chêne verni.

Les premiers draps que Suzanne tira étaient garnis d’une haute dentelle très riche, les chiffres brodés s’étalant largement. Elle les rejeta, une honte lui venant de cette élégance promenée et souillée à la Morgue.

— Il n’y en a pas d’autres sans dentelles ? demanda-t-elle.

— Il y a les draps de domestiques — Ah ! par derrière, il y a le linge qui est venu de chez Mme Duterroir.