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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/292

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avait complètement changé d’aspect. Les persiennes closes ne laissaient plus percer qu’un jour discret, tous les objets de toilette avaient disparu ; les meubles repoussés laissaient un grand espace vide autour du lit sur lequel le cadavre était étendu, des draps le recouvrant qui retombaient jusque sur le tapis. Le docteur avait choisi les plus riches, et les dentelles s’entremêlaient aux fleurs arrachées des jardinières du salon, jetées çà et là.

Enfin, avec un vaporisateur pris sur la toilette et rempli de phénol, le médecin satura l’air de cette senteur qui accompagne les cadavres et la putréfaction des chairs.

— Maintenant, déclara-t-il, il faut envoyer chercher une garde religieuse et M. le curé de Saint-Augustin.

— Bien, monsieur, j’y vais moi-même, répondit Pauline, qui était entrée discrètement depuis quelque temps, aidant en silence.

Suzanne avait eu un geste de répugnance :

— Un prêtre, ici ! murmura-t-elle.