fût assoupi et il s’y adonnerait de toutes ses forces. D’ailleurs la maison lui tenait particulièrement au cœur : une partie de sa fortune était engagée dans les affaires où Watrin trônait en roi ; et, des années de soins, d’intimité médicale auprès de Germaine lui laissaient une émotion attendrie pour cette fin malheureuse qu’il était loin de prévoir, abusé comme tous par la conduite irréprochable de la jeune femme dans le monde.
Quand Suzanne rejoignit Yvonne dans le salon, celle-ci était encore enfoncée dans son fauteuil, immobile, cachant sa figure de ses mains ouvertes.
Maternellement, Mme Leydet se pencha vers elle et la caressa doucement.
— Sois courageuse, dit-elle, pense à nous, pense à ton fiancé, à l’avenir que tu as devant toi !
La jeune fille releva la tête. Ses yeux étaient absolument secs. Sans paraître avoir entendu les paroles de sa sœur, elle l’interrogea, suivant une pensée intérieure :