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Page:Grille - Venale moeurs modernes.djvu/296

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est morte, je n’y puis rien !… je vis, moi, et c’est toute ma vie qui se brise dans ce moment-ci, et par elle ! Tiens ! elle serait bien heureuse, si elle savait combien elle me torture, même morte !… Tu me connais, tu connais Robert, nous nous marierons malgré tout ! Nous attendrons quelques mois par bienséance, pour le monde, mais, quoique je sache la vie qui m’attend, je ne peux pas rompre, c’est plus fort que moi !… je sais qu’il ne m’aime pas, qu’il ne m’aimera jamais, qu’il la regrettera toujours, que toujours cette morte sera entre lui et moi !… mais que deviendrais-je sans lui ? — Pourquoi le médecin l’a-t-il découverte ? Pourquoi n’était-elle pas horrible, défigurée, repoussante !… Mais non, même tuée, elle était encore belle !… Il s’en souviendra toujours ainsi, avec ce faux air de vierge doux et tendre que cette menteuse a su prendre même dans la mort !

— Oh ! mon Dieu ! tais-toi, supplia Suzanne, devenant excessivement pâle, tais-toi, je